[CR][Vampyre] 01 – Welcome into my world

 

Ca y est ! Nous y sommes ! Voici la première partie de notre campagne de Vampyre: Ein weiterer Lied. Il y a déjà beaucoup de chose à dire, tant sur la fiction que sur la conception du jeu. Tenez vous prêts et suivez moi dans ce futur dystopique où la Mascarade est tombée !

Eléments de contexte

Cette première session s’ouvre après une première saison de campagne. Suite au départ de trois joueurs, deux nouveaux joueurs ont dû être recrutés. La coterie qui regroupait les cinq personnages joués a été dissoute lors de la dernière session de la première saison. Les difficultés majeures qui ombragent ce début sont la réunion des anciens personnages joués d’une part, l’introduction de ces deux nouveaux personnages joués sans pour autant les écraser par le background d’autre part et enfin la création d’un lien entre tous les personnages joués anciens comme nouveaux.

La première saison racontait l’histoire de 5 amis (Théodore, Joy, Aimé, Eliot et Black Sad) qui découvraient le Monde des Ténèbres, les rouages de la politique vampirique et la prophétie de Caïn. L’une des protagoniste, Joy Saylor, était la dernière fille d’Eve et faisait l’objet de convoitise des divers factions vampiriques. La saison 1 s’est terminé dans un grand affrontement final entre ces factions pour obtenir de Joy. La Mascarade tombe dans un fracas et les héros de notre histoire se séparent dans un moment de doute.

Les compte-rendus de la Saison 1 se trouvent ICI. Je ne m’étends pas dessus car nous avions joué avec les règles de Requiem.

 

Vingt ans se sont écoulés. La Mascarade est tombée. Le monde est scindé en deux: d’un côté les fanatiques religieux du Saint Ordre, de l’autre l’Etat Vampirique mené par Augusto Vidal qui tente de concilier Humains et Enfants de la Nuit. C’est dans ce contexte de monde instable que les personnages entrent en scène.

 

Les personnages

fiche_theo

theodore_token Théodore Caufield est un rescapé de la première saison. Amant de Joy, il s’est enfui en Angleterre pour s’entrainer, prendre de l’influence et revenir prendre son amour des mains de Vidal. Sur les terres d’Albion, il rencontre sa future mentor et se fait remarquer par le Roi des vampires, qu’il servira avec fidélité durant ces vingt années. Maintenant qu’il est prêt à revenir à la Nouvelle Orléans, est-il prêt à perdre ce qu’il a construit durant ces années pour son amour (ou l’idée de l’amour qu’il se fait ?).

fiche_aime

00xiam_tokenAimé St George est également un rescapé de la saison 1. Il s’est caché de Vidal en restant dans les marécages de la Nouvelle Orléans. Il a regroupé autour de lui des adeptes du vaudou, et plus particulièrement de la déesse Mami Wata. Son but est de mettre fin à l’hégémonie des divinités masculines et le patriarcat qui en découle. D’ailleurs, il se fait appeler Wata et entend parfois les murmures de sa déesse.

fiche_djamil

djamilDjamil le Magnifique est un nouveau venu à la Nouvelle Orléans. Il est issu d’un cirque et est spécialisé dans les tours de passe-passe. Victime du Saint Ordre, qui a massacrer sa famille et les gens de son cirque, il erre maintenant à la Nouvelle Orléans, un petit peu au jour le jour, toujours prêt à faire un tour pour émerveiller les gens. Il espère repartir, refaire sa vie, dans cette ville de tolérance.

fiche_sarah

sarahSarah Launey est une humaine. Elle est arrivée à la Nouvelle Orléans avec sa famille (son mari et sa fille de 3 ans) depuis peu. Elle est à la recherche de sa soeur, Aline, qui s’est évanouie dans la nature après avoir montré une fascination grandissante pour les vampires. Sarah espère trouver Aline dans les méandres de la Big Easy.

 

Voilà ! C’était un peu dense. Les personnages ne se connaissent pas en début de campagne et nous avons passé la première séance à faire des scènes d’introduction personnelle.

 

La Fiction

La nuit tombe sur la Nouvelle Orléans… La nuit tombe dans l’État vampirique.

Théodore Caufield, accompagné d’Elizabeth Doll, conseillère, amie et amante de Théodore, ont été mandatés par le roi d’Angleterre, Richard d’Albion. Ils doivent demander conseil au fondateur de l’État vampirique, le Prince Augusto Vidal pour sortir l’Angleterre de la prise d’otage dont le pays est victime, depuis la chute de la mascarade.

Théodore a néanmoins insisté concernant l’utilité de sa présence. En effet, son passif vampirique Orléanais peut-être un obstacle à la réussite de cette mission. Le Roi, en connaissance de cause, a indiqué à Théodore qu’il était nécessaire que ce dernier se rendre sur place et lui a réaffirmé toute sa confiance.

Alors qu’il se repose dans l’avion qui les emmène à la Nouvelle Orléans, Théodore a une vision: il voit Joy en robe de mariée essayer en vain de courir vers lui. Au fur et à mesure qu’elle s’approche, elle se désagrège en milles pétales de rose. Lorsqu’il se réveille Théodore ne se sent pas bien. Traversé de remords, il passe le reste du voyage silencieux. Est-ce que c’était une bonne idée de revenir à la Nouvelle Orléans ?

Un fois sur place, la délégation anglaise se rend sur le lieu de rendez vous pour rencontrer leur contact, un bar accueillant un spectacle de magie, le Lady’s Night.

Ce spectacle est tenu par Djamil Le Magnifique. Ce dernier, grâce à sa nature vampirique, cumule les tours de passe-passe avec une efficacité certaine et étale ses talents de magicien. Il en profite même pour faire participer certains spectateurs, notamment Théodore.

Djamil le magnifique continue alors ses tours et fait apparaître des lapins par dizaine. Une petite fille s’exclame alors et cherche à approcher les lapins.

« Alicia, reviens ici, maintenant » indique une jeune femme aux cheveux de feu. Alors que Sarah Launey cherche à récupérer sa fille, Djamil le Magnifique se rapproche de la petite fille, sous le regard dur de son père, Eric Shon, Djamil fait apparaître encore plus de lapin se dirigeant vers la petite Alicia. Après cette rencontre Sarah et Alicia revienne au côté du père de cette dernière et quittent le Lady’s night.

Après être rentré chez eux, Sarah et Eric passe un moment ensemble. Sarah décide ensuite de partir explorer les rues de la Nouvelle Orléans, à la recherche de sa sœur jumelle, Aline Launey, qui aurait été vue pour la dernière fois au sein de l’État vampirique. Cette dernière, malgré le fait qu’elle soit humaine et les possibles dangers de la Big Easy, prend les risques nécessaires pour retrouver sa sœur jumelle.

Commençant cette recherche nocturne, Sarah passe près du parc Louis Amstrong, aux abords du quartier français. Au sein de ce parc, une silhouette émerge de l’eau, celle de Wata. D’une grâce certaine, elle observe au loin la jeune femme au cheveux de feu, qui semble, selon elle, faire part d’une détermination qui le fascine. Wata hésite alors à suivre la jeune femme. Cependant, des explosions retentissent au loin et attirent son attention. Il se dirige vers l’origine des explosions: le Lady’s Night.

Alors que Elizabeth commence à s’impatienter du retard de leur contact, Théodore, en profite pour faire connaissance avec le Prestidigitateur. Après quelques échanges, la porte d’entrée explose. Fumigènes et rafales de tir ne se font pas attendre.

Des hommes, armés jusqu’au dent et croix autour du coup, tirent alors dans la foule. Djamil a alors un flashback de son passé où il revoit les fanatiques du Saint Ordre massacrer sa famille. Ces mêmes hommes, ces fanatiques, qui s’en prennent aux vampire. Un peu déboussolé, Djamil tente de reprendre ses esprits.

Théodore essaye de retrouver Elizabeth qui semble avoir disparu tandis que Djamil met à mal les opposants grâce à sa magie. Les deux protagonistes arrivent à fuir du bar mais découvrent que les terroristes sont en fait des vampires. Le doute envahit alors Djamil: qui sont réellement les gens qui ont tué sa famille ?

Alors que Sarah explore le quartier français, un homme sous l’empire de drogue l’apostrophe et la prend pour sa sœur jumelle. Cette dernière enivré par l’idée de retrouver sa sœur, n’hésite pas à suivre cet homme vers son repère en vue de rencontrer « le chef » qui semble connaître Aline.

Elle se retrouve alors dans une vieille chapelle, sale et empestant le renfermé. Elle y observe de nombreux drogués addicts au sang vampirique. Le Chef fait alors son apparition. Habillé d’un manteau en cuir où ses cheveux long se déposent, le vampire au charisme certain, comprend tout de suite la supercherie mais répond de manière succincte aux interrogations de Sarah. Il connait bien Aline. Cette dernière a quitté ce lieu depuis quelques mois pour rejoindre les hautes sphères de la société vampirique. Le chef est ensuite transcendé par l’odeur de ses cheveux de Sarah. Il l’oblige alors à rester dans la chapelle en l’asseyant sur le trône de l’église. Insistante sur la nécessité de partir pour protéger son enfant, Sarah arrive à quitter les lieux. Le chef est cependant certain que Sarah reviendra de son plein gré dans la chapelle.

Wata se dirige vers le Lady’s Night, après avoir entendu les explosions. Une sensation étrange la parcourt alors, comme un vieux parfum, une étrange sensation, une madeleine de Proust… En s’approchant, Wata voit un fantôme, Théodore est en face de lui. Malgré que ce dernier soit en plein danger et essuie une rafale de balles avec Djamil, Wata est incapable de bouger, pétrifié par ces retrouvailles. En effet, il revoit la séparation de la coterie, il y a 20 ans. Il ressent à nouveau cette tristesse, ce sentiment qu’on l’a abandonné. Il repense à Black Sad, à leur romance, et au fait qu’il soit le seul a être resté à la Nouvelle Orléans (hormis Joy qui est entre les mains de Vidal), tout seul. Ainsi, il n’arrive pas à bouger et s’enfuit retrouver les eaux du lac du parc Louis Amstrong.

De leur côté, Djamil et Théodore trouvent refuge dans un hôtel de la Nouvelle Orléans.

Une nouvelle nuit comment à la Nouvelle Orléans… Une nuit au sein de l’État vampirique…

 

Feedbacks

Nous avons testé pour la première fois le système. Voici quelques remarques côté concepteur du jeu:

  • La création de personnage s’est bien déroulé. Il n’y a pas eu de difficulté majeure.
  • La charge des Emotions fonctionne bien. Nous n’avons pas joué la Décharge. Petite scorie, nous aurions du charger les Emotions à 2 dès le départ comme écrit dans les règles. Ce n’est pas grave en soit, mais cela sera corrigé dans la prochaine session.
  • Il y a eu les deux situations concernant la Charge des Emotions: Le joueur qui propose de charger son Emotion et le MJ qui demande au joueur de charger une Emotion.
  • Les Souvenirs ont bien été utilisés, notamment dans les scènes de flashback. L’utilisation des flashbacks peut tout de même nuire au rythme de la partie car les joueurs sont passifs. Il y a une effet « cinématographique » ou « quick time event » qui me déplait un peu. Il faut que je trouve un moyen de donner plus de poids aux Souvenirs, sans passer par les flashbacks. Peut être devrais-je implémenter une nouvelle mécanique ?
  • Ceci dit, les Souvenirs ont été utilisé par le MJ, et non par les joueurs. Je réfléchis sur un moyen pour que les joueurs aient une emprise tangible dessus.
  • La règle autorisant les joueurs à proposer des éléments de fiction n’est pas satisfaisante. En effet, il est difficile pour un joueur de couper le MJ pour proposer quelque chose. Cette règle a été joué en amorce d’une scène (la fille de Sarah ou Wata qui remarque Sarah), mais jamais au sein d’une scène.
  • Les points d’XP pour créer les Disciplines ont amener à diverses questions que je développerai dans un prochain article.
  • Je suis globalement satisfait de la partie. J’ai hâte de voir la suite, tant pour la fiction que pour voir comme le système tourne sur le long terme.

 

 


 

La technique du Générique

Sur cet article, je parlais d’un podcast des Voix d’Altaride sur l’utilisation des images durant nos parties de JDR. J’y partage d’ailleurs 120 portraits de personnages pour des ambiances modernes.

Au delà de la simple image fixe, j’aime bien également utiliser le support vidéo. Il me sert non seulement à proposer du contexte d’univers en amont des parties, afin que les joueurs puissent se mettre dans l’ambiance avant la partie, mais également à faire monter la Hype grâce aux génériques que je fais.

Pour la plupart des campagnes dans lesquelles je me lance, je fais un petit montage qui sert de générique. Cela permet de faire languir les joueurs, faire monter le suspense et poser une ambiance. Le générique me sert en outre comme petit rituel de début de partie: lorsque je passe la musique du générique, cela veut dire qu’on s’y met, qu’on joue et qu’on se plonge dans l’univers de jeu.

Voici quelques exemples de générique de ma confection (du plus récent au plus ancien… on peut clairement voir ma monter en compétence en matière de montage vidéo ! 🙂 )

 

 


 

Par angeldust, il y a

120 Pions de PNJ pour des ambiances modernes

L’un des derniers numéros des Voix d’Altaride parlait de l’utilisation des images en jeux de rôle, et notamment pour illustrer des portraits de PJ/PNJ.

 

Cette initiative est courante lorsqu’on joue en ligne: les cartes et les pions/tokens de personnages sont couramment utilisés. J’ai donc décidé de partager avec vous 120 tokens ! Il s’agit de 120 portraits pour les jeux à ambiance « moderne ». Pour ma part, j’utilise ces portraits pour l’Appel de Cthulhu et Vampire.

Voici quelques exemples:

vigo_tokensarah 00xiam_token 00joy_token

 

Cliquez ici pour télécharger les 120 portraits.

 


 

Recrutement pour la saison 2 de Vampire

Bonjour,

Après une première saison de Vampire: the Requiem, notre groupe se tient prêt à arpenter à nouveau les rues dangereuses et mal éclairées d’une Nouvelle Orléans nocturne. Un second arc narratif se met en place. Deux nouveaux Enfants de la Nuit se joindront à la Danse Macabre.

Quel est le contexte ?

Dans un futur dystopique où la Mascarade n’est plus, les personnages devront lutter pour survivre et toucher du doigt leur idéal, tout en cohabitant avec la Bête qui sommeille au fond d’eux. Le Monde se déchire entre un gouvernement vampirique idéaliste mais imparfait et une autorité humaine, religieuse et fanatique qui œuvre pour l’extermination de votre race. Au milieu de ce chaos, vous sentez votre liberté diminuer de jour en jour. D’un côté, vous êtes rationnés, fichés et surveillés, de l’autre vous êtes traqués sans relâche jusqu’à être conduits au bûcher.Jusqu’où irez-vous pour atteindre vos idéaux ?

Depuis le Baiser, cette Chose sommeille en vous. Elle attend, elle s’impatiente, elle vous pousse vers votre inhumanité. Elle a pris possession de vos Emotions et s’enorgueillit de pouvoir jouer avec. Parfois, vous n’êtes plus maître de vous même, parfois la colère, la peur ou la joie vous pousse dans vos retranchements les plus extrêmes. Pourquoi êtes-vous si serein alors que votre famille vient de se faire massacrer ? Pourquoi sombrez-vous dans une colère noire pour cette insignifiante réflexion ? Serait-ce la Bête ? Ou simplement le fruit de votre imagination ?

Il s’agit d’une Chronique explorant l’horreur personnelle d’une part, et le monde politique d’autre part.

Quelle est notre manière de jouer ?

Tout d’abord, pour plus de souplesse, cette Chronique sera maitrisée à deux voix: ma femme et moi-même endosseront le rôle de MJ. Notre but est de créer la meilleure fiction possible en collaboration avec les joueurs. Nous ne nous encombrons que très peu des règles et le plus souvent, c’est le feeling qui guidera nos scènes. Nous voulons explorer non seulement l’univers du jeu, mais également la psyché des personnages: le roleplay a donc une place essentielle. Il permet de créer des scènes de vie qui n’ont pas forcément de portée épique ou « utile », mais sont là pour approfondir les personnages.

A ce titre, nous adoptons une démarche très similaire à celle d’Eugénie, qu’elle présente dans cet article.

Par ailleurs, je suis personnellement quelqu’un qui s’investit beaucoup dans ce que je fais. Je réalise souvent des photo-montages et des vidéos pour illustrer nos parties, comme ce générique ou cet épilogue pour la saison 1.

Quelles règles ?

Nous ne jouerons donc pas avec les règles exacts de Vampire: the Requiem. En effet, celles-ci ne permettent pas d’explorer la Bête inhumaine à son plein potentiel et sont souvent utilisées pour donner un côté « super-héros » aux vampires. Ce n’est pas l’approche que nous souhaitons donner à cette Chronique. Aussi, nous utiliserons une « rustine »: Vampyre: Ein weiterer Lied. Quoi qu’il en soit, nous ne sous attarderons pas sur les points de règles et nous tenterons de faire une place plus importante à la fiction.

Qu’ai-je besoin de savoir sur la saison 1 ?

Pas grand chose. Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi le premier arc narratif. Certains personnages sont persistants dans la saison 2 (dont certains PJ) mais il n’est pas indispensable de les avoirs rencontrés pour profiter pleinement de la Chronique. Si vous le souhaitez, vous pouvez vous renseigner en visitant notre sous-forum, ou en lisant le journal intime des PJ. Vous pouvez également

Et côté technique ?

Nous utiliserons Teamspeak pour le vocal et Roll20 pour la table virtuelle. Nous jouerons tous les vendredis soirs de 21h à minuit, à partir de mi-mai.

Résumons

Nous cherchons donc deux joueurs:

  • motivés et assidus;
  • qui veulent explorer l’inhumanité de la Bête vampirique;
  • qui aiment le roleplay et qui savent se mettre en retrait pour faire briller ses camarades;
  • qui sont capables étendre les parties dans un journal de campagne ou un journal intime;
  • qui veulent vivre une Chronique dystopique et psychologique.

Je signe où ?

Si vous êtes intéressés, contactez-nous et envoyez nous un premier concept de personnage.

 

En espérant vous revoir très bientôt !


 

Illustrations pour Arbre (1)

Comme vous le savez, Arbre est un jeu de Thomas Munier. J’ai eu l’occasion d’y jouer plusieurs fois, dont une session qui a été enregistrée et qui se trouve ici !

 

A l’occasion, je fais quelques photo-montages pour les illustrations de rapports de parties d’Arbre.

En voici deux !

Enjoy !

image_bis

A l'intérieur de la nuit


 

Méthodologie de création d’un JDR

Il y a des discussions de comptoirs qui font et refont le monde sans véritablement impacter votre vie. Et il y a celles qui vous mettent un coup de pied dans le cul et qui vous font cogiter une bon mois. Le 19 mars à 10h, j’ai assisté à une de ces discussions. C’était une rencontre des Ateliers Imaginaires organisée par Valentin T. au Dernier Bar Avant la Fin du Monde – Paris.

Les Ateliers Imaginaires, c’est quoi ?

Les Ateliers Imaginaires, c’est une communauté d’auteurs de JDR indépendants. Elle passe par un forum mais aussi par des rencontres IRL, une à laquelle j’ai assisté donc.

Vous avez causé de quoi ?

En quoi consistent ces rencontres ? Et bien, c’est simple: DISCUTER pardi ! Discuter de tout, mais surtout de JDR, de théories et de méthodes, de manière organisée et le plus constructif possible. Dans ce cadre, nous avons donc passé deux bonnes heures à parler de  » Méthodologie de création de JDR « . La discussion a été enregistrée et un compte rendu a été rédigé (vous avez vu combien c’est sérieux !). Les liens vers ces documents arrivent bientôt.

Et donc ?

Et donc j’ai pris du recul sur cette rencontre, j’en ai digéré le contenu et je me suis mis au boulot. Je me suis installé devant la « machine à écrire » et j’ai écrit un jeu en m’appuyant le plus possible sur les conclusions que je tire de cette discussion. Ce jeu, c’est Vampyre: Ein weiterer Lied. J’avais l’idée en tête depuis un moment. Avant la rencontre, j’ai essayé d’utiliser le moteur FATE pour confectionner ce jeu. Je suis arrivé à une impasse. Puis, quelques jours après la rencontre, je me suis remis à la tache, et, quelle fierté, j’ai réussi à produire un document « montrable ». OK, ce n’est pas le jeu du siècle, et il demande à être testé en profondeur. MAIS, ce jeu a au moins le mérite non seulement d’exister, mais aussi d’avoir mis à plat une méthodologie qui fonctionne pour moi. En effet, tout au long du processus, j’ai noté dans un coin les différentes étapes qui m’ont conduit au résultat que vous pouvez télécharger librement sur le site.

Alors, c’est quoi ta recette secrète ?

Tout d’abord, laissez-moi rapidement synthétiser les propos qui ont été tenus ce matin là. Sachez simplement qu’il s’agit de ce que j’ai retenu, et que j’ai pu déformer/omettre quelques éléments. Je m’en excuse par avance.

Dans un premier temps, rappelons qu’il n’y a pas UNE méthode, mais DES méthodes. Chacun trouve son compte, en attaquant le problème sous divers angles: le système, une sensation, une oeuvre de fiction… Certains partent d’une intuition, d’autres notent méticuleusement leurs idées pour les compiler plus tard.

graphe

Pour ma part, je pars toujours d’un Cahier des Charges (déformation professionnelle ?). Lorsque je rédige ce Cahier des Charges, je m’assure de ne pas succomber à deux tentations:

  • Etre trop vague, c’est-à-dire ne pas savoir phraser ce que je veux. Il en résulte un flou dans lequel on peut très rapidement se perdre, s’éparpiller. Il est tellement tentant de commencer par une encyclopédie de l’univers qu’on propose, et au final, cela n’aboutit à rien (en tout cas, pas à un jeu !)
  • Cadrer trop l’expérience de jeu, c’est-à-dire ne pas laisser la place à l’émergence qui constitue le coeur de notre hobby. Il ne faut pas céder à la tentation de dire « comment » jouer tel ou tel élément de jeu, fabriquant ainsi un jeu qui peut se passer des joueurs. C’est une frustration de MJ dont je dois me défaire absolument !

Pour Vampyre: Ein weiterer Lied, mon Cahier des Charges ressemble à cela, par ordre de priorité:

  1. Le jeu doit avoir pour thème central l’exploration de la Bête, le côté inhumain du vampire;
  2. Le jeu doit pouvoir créer des éléments de fictions à partir des personnages;
  3. Le jeu doit porter dans son système l’expression de relation entre les personnages;
  4. Le jeu doit avoir pour contexte le Vampire du Monde des Ténèbres.

Pour chaque point de mon Cahier des Charges, j’associe une Mécanique de jeu. Les outils que j’utilise pour cela proviennent directement de la discussion avec les membres des Ateliers Imaginaires:

  • Lire beaucoup et de tout;
  • Faire le tri dans les informations lues;
  • Utiliser des « Briques Élémentaires.

Lire beaucoup et de tout

Jouer et lire, histoire de s’inspirer. Voilà mon point faible, je pense, essentiellement par manque de temps. Pour Vampyre: Ein weiterer Lied, je me suis beaucoup inspiré :

Faire le tri des informations lues

Voici la partie où il faut un peu de méthodologie. Faire le tri, ce n’est jamais simple. En jeter trop et on en perd l’essence. Trop en garder et on s’encombre pour rien. Pour ma part, ma femme a un petit carnet où elle note tout ce qu’elle lit. C’est assez amusant de la voir lire d’ailleurs: on la voit alterner entre prise de note et lecture assidue, les sourcils froncés. Du coup, je recoupe ce que j’ai retenu de ma lecture avec ce qu’elle a noté: je considère que l’intersection de nos deux lectures permet d’en tirer l’essentiel.

Utiliser des « Briques Élémentaires »

Pour moi, les « Briques Élémentaires », ce sont ces petits bouts de système de jeu qui sont nécessaires mais pas suffisants pour retranscrire une expérience de jeu. Par exemple, « lancer une brouette de d6 et compter le nombre de succès » est une « Brique Élémentaire ». Cette brique peut permettre de se sentir « compétent », voire « puissant », du fait de lancer un grand nombre de dés. Cette brique est nécessaire mais pas suffisante pour retranscrire cette sensation: cela dépend du contexte, de la probabilité de réussir un test etc.

Ainsi, pour chaque point du Cahier des Charges, je construis un bout de système de jeu, que je teste tout seul dans mon coin. En science, cela peut s’apparenter aux expériences à effets séparés. Je teste indépendamment mes petits bouts de système. Certains marchent bien, d’autres pas vraiment. En général, si lors de mes essais je n’arrive pas à mettre la mécanique à plat, je la jette. Valentin appelle cela le Darwinisme ludique. J’aime bien cette appellation ! Je la garde !

Pour Vampyre: Ein weiterer Lied, par exemple, je me suis demandé ce que voulait dire « Explorer la Bête« . Dans le jeu, on considère que la Bête, cette inhumanité au fond de l’âme du vampire, s’exprime par les Emotions de son hôte. Plus un vampire est proche de sa Bête, plus il tend vers l’Anesthésie ou l’Intempérance d’une Emotion, c’est-à-dire vers l’annulation ou l’excès d’une Emotion. Ainsi, lorsque la Bête s’exprime, le vampire est incapable d’exprimer une Emotion ou s’adonne à l’expression à la plus poussée de celle-ci. Par exemple, un vampire qui s’éloigne de son humanité est soit incapable de ressentir la Colère, soit au contraire entre dans une furie constante, le rendant incapable de vivre en société.

Ce que je voulais dans Vampyre: Ein weiterer Lied, c’était que le joueur puisse se sentir plus ou moins proche de la Bête en intégrant une aide pour jouer le degré des Emotions. Une des « Briques Élémentaires » pour atteindre cet effet est le système de « pool de dés« . Plus il y a de dés associés à l’expression d’une Emotion, plus le vampire se rapproche de sa Bête. A contrario, moins il y a de dés, plus il est « humain ». Dans certaines conditions fixées, par exemple lorsque le vampire utilise ses Disciplines ou son Sang (c’est-à-dire ses pouvoirs surnaturels), on ajoute des dés au pool. De même, lorsque le personnage est face à une situation émotionnellement intense, on utilise l’aléatoire des dés pour savoir si on ajoute des dés au pool ou non.

Par ailleurs, le personnage peut « Décharger » une émotion, c’est-à-dire retirer des dés de son pool. Décharger une émotion, c’est relâcher la tension: aller s’expliquer avec quelqu’un, se confesser, taper dans un punching-ball, s’isoler ou méditer, voici autant de moyens de Décharger une Emotion. L’aléatoire des dés est utilisé pour savoir si le personnage réussit ou non à Décharger son Emotion. Cette mécanique permet en partie de répondre aux points 2 et 3 de mon Cahier des Charges (Le jeu doit pouvoir créer des éléments de fictions à partir des personnages et le jeu doit porter dans son système l’expression de relation entre les personnages).

 

vitrail_exemple

Un fois que j’ai traité tous les points de mon Cahier des Charges, j’assemble les briques élémentaires pour en faire mon jeu. Je teste alors le tout. On peut associer cela à une expérience à effets intégraux. Je change une ou plusieurs parties de mon assemblage lorsque c’est nécessaire, et je reteste ensuite. C’est un processus itératif qui peut être long, dépendant de son niveau d’exigence.

A la fin, je me retrouve avec un document d’une trentaine de pages avec la mise en forme pour Vampyre: Ein weiterer Lied. Je passe alors un dernier test: le questionnaire de Frédéric Sintes. C’est mon boss final, mon ultime test pour savoir si mon produit est montrable. Je fais l’exercice de répondre à toutes les questions de Frédéric. Si j’y arrive sans triturer dans tous les sens mon jeu, alors j’estime qu’il est montrable pour relecture.

Voilà c’est tout.

Cette méthode est celle que j’utilise. Je ne la considère pas comme universelle mais au moins, elle fonctionne pour moi. La preuve, j’ai écrit Vampyre: Ein weiterer Lied en à peu près un mois et sur mon temps libre uniquement. Des discussions avec les membres des Ateliers Imaginaires, j’ai réussi à extraire ce qui fonctionne à titre personnel et je l’ai appliqué à ce jeu. Mine de rien, cette méthode a le mérite d’avoir produit un document lisible et montrable.

Et ensuite ?

Comme je l’ai dit, écrire un jeu est un processus itératif. Vampyre: Ein weiterer Lied est loin d’être terminé puisqu’il faut le tester, encore et encore. Le relire, beaucoup le relire. Et surtout le compléter car il est très imparfait. C’est le premier jet, une base de travail. A ce titre, je lance une campagne de ce jeu d’ici la fin du mois de mai pour le tester intensivement.

Je vous invite, si vous le voulez bien, à me faire des retours sur le document et à le tester par vous même.

Je compte aussi appliquer cette méthode à Terres de Sang, qui est un de mes autres projets (mon projet principal à vrai dire). Or c’est un projet qui s’enlise, essentiellement par faute de méthodologie. Maintenant que j’en tiens une, je compte bien l’appliquer rétroactivement à tous mes autres ébauches de jeu !

Et vous, quelle méthode utilisez-vous ?

 

Par angeldust, il y a

Arbre: les Fiches

Arbre est un jeu de Thomas Munier où on joue des clochards magnifiques dans l’enfer forestier de Millevaux.

Vous pouvez trouver ce jeu sur le site de Thomas.

Nous avons donc fait un One Shot de ce jeu. Verdict, ce jeu vaut le détour, et je vous invite à y jeter un coup d’oeil, ainsi qu’à tous les jeux de Thomas. La partie enregistrée se trouve ici.

 

 

Le compte rendu de la partie se trouve sur les Ateliers Imaginaires.

Donc, pour revenir au sujet: J’ai pris le temps de faire une belle fiche de personnage ainsi qu’un fiche pour le Garde Forestier que je partage avec vous ! Faites en bon usage 🙂 Cliquez sur les images pour les agrandir.

 

fiche_perso

fiche_mj